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Découvertes

"Lou et l’île aux sirènes" est une fable musicale chatoyante et bordélique

Le dernier bébé de Maasaki Yuasa, talentueux réalisateur japonais, est sorti mercredi 30 août au cinéma. Si vous souhaitez partir dans un délire psychédélique et musical pour petits et grands, c'est le moment.

Capture d'écran/Eurozoom
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Une étrange petite sirène, de la musique et du bonheur. Le dernier objet filmique non identifié de Maasaki Yuasa, "Lou et l’île aux sirènes", est un conte enchanteur et une claque visuelle qui a ravivé chez moi le plaisir des premières fois où les films d’Hayao Miyazaki me sont tombés sous les yeux.

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Après avoir séduit le jury du festival du film d’animation d’Annecy – qui a de plus en plus tendance à être considéré comme le Cannes du cinéma animé –, jusqu’à remporter le Cristal du meilleur film, "Lou et l’île aux sirènes" a débarqué dans les salles françaises le mercredi 30 août.

Du coup, on vous fait le pitch : Il était une fois un village de pêcheur, loin de la fureur des mégalopoles japonaises, où vivait Kai, un collégien solitaire et un poil trop sombre pour son âge. Solitaire, celui-ci compose de la musique électronique et la diffuse anonymement en ligne. Jusqu’au jour où deux personnes de sa classe, le gentillet Kunio et la virevoltante Yûho, découvrent ses talents. Ils veulent former un groupe et l’embarquent, à contrecœur, dans leur aventure musicale.

Alors que les trois compères rentrent au village après une répétition, ils croisent une bande de brutes en train de braconner la faune maritime. Et là, patatras : une chose étrange les sauve des méchants. Il s’agit de Lou, une petite sirène, qui adore chanter et danser et se prend d’affection pour Kai. Et là… Non, on ne dira rien de plus, tout ceci vire au spoiler.

Maasaki Yuasa, un phénomène étrange

Si l’on parlait plus haut des films réalisés par le maestro de l’animation japonaise, Hayao Miyazaki, ce n’est pas un hasard. Depuis la réalisation du génial et perturbant "MindGame", en 2004, le public attend beaucoup de ce réalisateur, au point qu’il est sans cesse comparé au papa de "Ponyo sur la Falaire", dont "Lou et l’île aux sirènes" est explicitement inspiré.

Il faut dire que ce monsieur, qui a fêté ses 52 bougies, a un talent fou pour dérouter son public, comme Miyasaki dans ses grandes années. "MindGame" est une expérimentation visuelle hors du commun, une sorte de fable métaphysique dans laquelle on se perd. Ses autres réalisations, comme "The Tatami Galaxy" ou "Ping Pong" n’ont fait qu’affirmer ce style coloré, excentrique, presque loufoque et qui reste, en même temps, dans la plus pure tradition des films d’animation japonais.

Lou, la petite sirène avec qui l’on voudrait faire une valse

C’est ce qui m’a le plus ravi chez "Lou et l’île aux sirènes". Finalement, l’histoire est plutôt lambda. Un adolescent perturbé, une sirène, un groupe d’amis avec des personnalités calibrés, des adultes dont il faut se méfier… Mais dans cette petite épopée, la figure de Lou apparaît comme un fixe de magie. Dans certaines séquences, notamment musicales, on dirait que le personnage est totalement sous acide et qu’il entraîne dans sa folie le reste des personnages. À chacune de ses apparitions, la petite sirène dansante déclenche une véritable avalanche de couleurs et de bienveillance.

Elle symbolise surtout la coupure et la rencontre entre deux mondes. Celui des humains et celui de la nature, symbolisée par la petite fille puis par l’eau et la faune entourant le village, et enfin le père de Lou.

Et finalement, la morale de la fable, c’est que les hommes et la nature ne sont jamais aussi puissants que quand ils sont ensemble. Surtout quand ils sont sublimés par les plastiques folles de Maasaki Yuasa.  

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