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PHILIPPINES

Le président philippin affirme avoir tué de ses propres mains des délinquants présumés

Le président philippin Rodrigo Duterte a affirmé avoir personnellement tué des criminels présumés à l'époque où il était maire de Davao, une ville du sud du pays, pour "montrer" l'exemple à la police.

Le président philippin Rodrigo Duterte lors d'un discours à Tokyo le 26 octobre 2016.
Le président philippin Rodrigo Duterte lors d'un discours à Tokyo le 26 octobre 2016. Kazuhiro Nogi, AFP
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Coutumier des sorties polémiques – il avait, en septembre dernier, traité Barack Obama de "fils de pute" –, le président philippin Rodrigo Duterte a de nouveau fait parler de lui lundi 12 décembre. Il a déclaré avoir personnellement tué des criminels présumés à l'époque où il était maire de Davao, grande ville du sud de l'archipel, pour inciter la police à faire de même.

Rodrigo Duterte a tenu ces propos surprenannts lundi soir au palais présidentiel devant des hommes d'affaires avec lesquels il évoquait sa campagne contre la drogue qui a fait des milliers de morts depuis son entrée en fonction le 30 juin, victimes abattues par la police ou des inconnus.

Après avoir parlé des meurtres commis par des policiers, Rodrigo Duterte a expliqué qu'il avait agi de manière similaire lorsqu'il était maire de Davao, ville qu'il a gouvernée pendant le plus clair de ces 20 dernières années. "À Davao, je le faisais personnellement, juste pour montrer aux gars [de la police] que si je peux le faire, pourquoi ne pourraient-ils pas le faire", a lancé Rodrigo Duterte. "J'allais dans Davao avec une moto et je patrouillais dans les rues, à la recherche de problèmes. Je cherchais vraiment l'affrontement pour pouvoir tuer".

"Massacrer trois millions de toxicomanes"

Devant des expatriés philippins lors d'une visite au Cambodge mardi, Rodrigo Duterte a de nouveau plaisanté sur le sujet, racontant qu'en tant que maire il accompagnait les policiers et tirait à vue sur des suspects. "Parfois, j'allais avec eux. Si vous dites que j'ai abattu quelqu'un, peut-être que je l'ai fait. Je fermais les yeux car j'ai peur de tirer", a dit l'ancien procureur.

Les défenseurs des droits de l'Homme l'ont accusé d'avoir dirigé à Davao des escadrons de la mort qui ont tué plus de 1 000 personnes, dont des enfants. Comme il l'a souvent fait au sujet d'autres déclarations polémique, Rodrigo Duterte a tour à tour démenti et reconnu avoir joué un rôle dans ces escadrons de la mort.

En octobre, le président philippin s'était comparé à Adolf Hitler et avait déclaré qu'il serait "heureux de massacrer" trois millions de toxicomanes. Il s'était ensuite excusé auprès des Juifs tout en réitérant sa volonté de tuer les drogués.

Les sondages montrent que les Philippins soutiennent très largement la croisade présidentielle, jugeant comme lui que c'est la seule façon d'empêcher l'archipel de devenir un narco-État.

En septembre, un homme se présentant comme un tueur repenti avait déclaré devant le Sénat que Duterte avait lui-même tué un enquêteur du ministère de la Justice et ordonné le meurtre d'opposants quand il était maire de Davao. Edgar Matobato avait dit qu'une victime avait été jetée aux crocodiles. L'entourage du président a démenti ces accusations, cherchant à discréditer son témoignage. La présidente de la commission d'enquête sénatoriale avait été écartée.

Avec AFP

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